Depuis quelques temps nous assistons à des attaques continuelles
contre les valeurs qui ont construit la République Française, république qui a
servi de modèle dans beaucoup de pays. Ces attaques sont d'autant plus
insidieuses qu'elles prennent l'allure de manifeste pour le progrès et pour le
bonheur individuel. Nous retrouvons dans tout le charabia d'une certaine gauche
bourgeois bohème un certain nombre de thèmes qui sont chers au vieil
utilitarisme anglo-saxon de Bentham et de Stuart Mill. Toutefois il s'agit d'un
utilitarisme dévoyé qui a juste oublié que dans cette philosophie ce n'est ni
l'égoïsme ni le bonheur individuel qui prime mais le « vivre ensemble »,
le bonheur pour tous, la fin de la souffrance pour tout ce qui est
sensible.
Le débat sur le mariage pour tous est particulièrement explicite. On part
du principe de l'égalité pour tous pour définir un projet de loi qui à première
vue semble juste. Qui oserait dire aujourd'hui qu'un couple homosexuel n'aurait
pas droit au bonheur ni même aux droits de succession et de protection sociale?
Le mariage est-il la cellule adéquate pour régler ce type de problématique?
Nous avons très largement entendu la ministre de la justice nous rappeler
qu'il ne fallait en aucun cas confondre la loi sur le mariage pour tous avec le
droit de procréer. Je veux bien faire confiance à la sagesse et à la
raison des hommes mais hélas je crois que nous ne pouvons plus compter
sur cette forme de pensée ou de responsabilité. Au nom du bonheur individuel et
de la liberté de chacun de disposer de son libre arbitre, tout ce qui sera
possible pour accéder à un petit bonheur sera mis en place même si cela nuit
gravement à la société.
Toutes les valeurs qui sont à l'origine de la pensée des lumières, des
droits de l'homme, et de la fondation de la république découlent plus ou moins
du christianisme. La république Française repose sur une morale. Je résumerais
cette morale par la phrase "Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas
que l'on te fasse" ce qui est une façon détournée de dire « aime ton prochain
comme toi-même ». Ainsi donc la liberté s'arrête dès que l'on empiète sur la
liberté des autres. La laïcité c'est apprendre à vivre ensemble. Nous devons
nous concentrer sur ce qui nous constitue frères et sœurs et non pas sur ce qui
nous différencie. Nous sommes tous mortels, nous sommes tous sensibles à la
souffrance. Le devoir de la république est de faire en sorte que chaque citoyen
bénéficie de droits et de devoirs qui lui permettront d'être le plus heureux
possible. La notion de solidarité est extrêmement importante. Il ne peut donc
pas y avoir au sein de la république de communauté qui puisse revendiquer des
droits supplémentaires à une autre communauté. Il y a au sein même de la République Française un certain nombre de principes et de socles.
Le mariage est une institution qui permet d'encadrer la famille. Il
protège les enfants. Le mariage d'amour comme on l'entend souvent aujourd'hui
un peu partout et quelque chose d'assez récent. Le mariage dès le départ ne
visait pas tant l'amour que le devenir du patrimoine et de l'héritage. Le
mariage a permis aussi d'établir la filiation entre les hommes. Savoir
qui je suis, d’où je viens est primordial humainement parlant mais également
sur plein d'autres aspects. La question de la filiation, qui a été très largement
soulevée dans ce débat, n'est pas une question de droite ou de gauche. C'est
une question humaine et extrêmement précieuse pour notre identité. Je ferme la
parenthèse du mariage pour tous.
Nous vivons depuis trop longtemps dans une société opulente. Le peuple
n'a pas faim. Il vit à crédit. Il aspire aujourd'hui à plus de jouissance et à
moins de souffrance. Personne ne saurait contester ce désir très humain.
Toutefois il ne faut pas oublier la morale. On ne peut pas aspirer au bonheur
sans aucune forme de contrainte. La première des contraintes est qu'il faut
respecter autrui. Ainsi je ne peux pas au nom de ma propre liberté écouter de
la musique très fort dans mon appartement à deux heures du matin lorsque j'ai
des voisins qui se lèvent tôt et qui trouvent dans ma musique une nuisance à
leur bien-être. La liberté absolue ne mène pas au bonheur mais au nihilisme et
au cynisme. Il y a toujours eu deux libertés distinctes en philosophie.
La liberté dite « positive » qui consiste à faire ce que l'on veut sans
aucune contrainte et la liberté dite « négative » qui permet de faire
ce que l'on veut dans les limites de la nuisance à autrui. Ainsi si je veux
pouvoir prendre ma voiture et prendre l'autoroute pour avoir la liberté de me
rendre quelque part en toute sécurité, cela implique la contrainte de respecter
le code de la route et que les autres concitoyens s'y conforment aussi.
Imaginez ce que serait une autoroute où chacun pourrait faire ce qu'il veut ?
Aujourd'hui nous entendons des ministres faire des propositions de loi qui ne
reposent sur aucun fondement logique.
On veut, aujourd’hui, punir les
clients des prostituées. On veut suspendre le délit de racolage passif pour ces
mêmes prostituées. Aucun homme politique ne part en guerre réellement contre
les mafias qui dirigent ces réseaux de prostituées. En revanche on
souhaite punir la misère sexuelle de ce pays en faisant payer les plus petits.
Le pire c'est que le parti politique qui prône de punir le client des
prostituées a failli avoir un candidat délinquant sexuel à la présidence de la
République. Bref, il faut oser. Mais comme disait Michel Audiard « on reconnaît
les cons à leur capacité à tout oser ». La République Française est
de toutes les façons née malade. Elle est née malade de la Révolution Française.
Cette révolution française n'aurait jamais dû avoir lieu. Si Louis XVI
avait écouté les conseils de Turgot et de Necker et avait su lever un impôt auprès
du Clergé et de la Noblesse, l'État français aurait conservé un régime
monarchique mais parlementaire. Dès lors que le pouvoir a été donné aux
bourgeois cela a été la course à l'enrichissement personnel. Si De Gaulle a
laissé autant de bons souvenirs aux Français, ce n'est pas simplement parce
qu'il a été le grand héros de la seconde guerre mondiale, mais aussi parce
qu'il a su être le président de tous les Français. Il n'a jamais cherché
l'enrichissement personnel, le luxe et le sexe facile.
Aujourd'hui la plupart des hommes politiques qui se lancent dans la
course au pouvoir ne le font que pour assouvir leur voracité personnelle (parfois
inconsciente). En ce qui concerne les femmes la course au pouvoir est une
revanche sur le genre masculin. Ce n'est pas par hasard que la jeune ministre Najat Vallaud-Belkacem veut
punir les clients des prostituées. C'est une façon détournée de castrer tous
ces mecs qui sont nés avec un pénis et qui ont décidé de s'en servir.
Nous voyons bien ici qu'il y a une œuvre de division plutôt que de
concertation. On ne cherche pas à comprendre pourquoi telle ou telle personne
agit d'une façon ou d'une autre mais on veut tout réglementer.
On voit également bien aujourd'hui que beaucoup de gens sont perdus
politiquement. Le parti socialiste tient exactement le même discours que la
droite et fait l'apologie du libéralisme et du néo-utilitarisme égoïste. Ils
voulaient l'internationale au nom de l'universalisme qu'ils n'ont pas compris
et ils ont créé le mondialisme. Le mondialisme est une déconstruction, encore
une, des Nations et des peuples. Toutes les cultures sont détruites et substituées
par la pensée unique et par l'unique culture du fric, du « toujours plus »
pour le plus petit nombre.
Nous avons donc régressé vers l'ancienne philosophie du cosmos
grec où il y avait d'un côté les dieux de l'Olympe et de l'autre côté les
titans, les damnés de la terre. L'avènement du christianisme en la personne de
Jésus à changé complètement le visage du monde. Je suis personnellement athée
mais je suis fidèle aux valeurs du christianisme et à sa morale. Je suis
extrêmement inquiet pour l'avenir de ce pays et du monde en général. Nous
sommes aux portes de la barbarie. Peut-être est-ce l'unique solution pour
régler l'épineux problème de la surpopulation mondiale et de la pénurie de
ressources naturelles qui menacent l'humanité tout entière? Nous voyons bien
que nous arrivons au confluent de plusieurs crises sévères. La crise
économique, la crise démographique, la crise écologique et climatique. Je
rajouterai aussi la crise sociale. Combien de temps allons-nous sauvegarder en
France l'État-providence ? Comment pouvons-nous passer autant de temps sur
cette question du mariage pour tous alors que nous sommes devant un précipice
aussi terrible que profond? Que va-t-il se passer lorsque bientôt l'Italie va
annoncer son refus de payer la dette ? Nous allons alors assister à
l'effondrement comme un château de cartes de tout le système économique fondé
sur les banques. Toutes les banques seront ruinées avec nos économies dedans.
Les plus malins en profiteront pour faire un dernier racket du trésor que
constitue tous ses comptes en banque. L'histoire récente de Chypre nous le
montre bien. Le jour où l'argent du peuple sera directement touché alors ce
sera le début des violences à l'encontre de tout ce qui représente le pouvoir
ou de tout ce qui touche de près ou de loin aux banques et à la spéculation.
Encore une fois nous n'échapperons pas à la barbarie malgré les centaines de
mises en alerte des intellectuels et des philosophes. J’espère que
l'histoire me donnera tort. Hélas je n'ai guère d'espoir enfin…je
suis comme tout le monde j'attends le Messie... pas un Dieu mais un homme
providentiel. Nous verrons bien.
Bonjour Mr Buffet, vos réflexions sur la société et le devenir de la république sont intéressantes, toutefois elles ne restent que des constats. Il aurait été interessant, à mon avis, de rechecher les causes à cette situation globale. Certes elles sont nombreuses ! Pour ma part, et depuis quelques temps déjà, je suis "polarisé" (!) sur le fait que nombre de dérives sociétales et républicaines en cours et à venir, ne peuvent survenir que parce que notre système est incomplet. Je m'explique toute notre civilisation actuelle est basée sur le respect des "Droits de l'homme" (et des citoyens en France) et pour nous français sur la notion de "liberté" et "d'égalité". Autrement dit sur ces simples bases "tout" est permis: c'est bien ce à quoi nous assistons. Il manque quoi ? Tout simplement des "limites", des "barrières", des "gardes-fous".
RépondreSupprimerL'erreur fondamentale est d'avoir promulgué des "droits" avant d'énoncer les "devoirs" de l'homme.
Quels devoirs et envers qui ?: la Nature dans toutes ses composantes; c'est-à-dire le respect de la vie et respect de la nature. M.Serres a pensé avec son Contrat Naturel ce "pacte" que devraient signer les hommes avec la nature. Il suffit d'y adjoindre son autre aspect tout aussi important qui est le respect de la vie.
J'ai créé une page facebook qui n'a eu aucun succès et qui s'appelait "Déclaration universelle des Devoirs de l'Homme". Ceci dit il est plus facile de dire ce qu'il ne faut pas faire que ce qu'il faut faire. C'est toute la difficulté de dire ce qui est Bien et Juste et ce qui est vrai. Il est plus facile de savoir ce qui esr Mal, injuste et faux. Faire un texte sur les devoirs serait tenter de remplir le tonneau des Danaïdes. La Déclaration des Droits de l'Homme tout comme le Décalogue ou les lois disent ce qu'il ne faut pas faire..pas ce qu'il faut faire pour être un homme respectable. Une religion comme l'Islam a tenté de dire tout ce qu'il fallait faire dans sa vie et traitant de tous les détails...malheureusement ce genre de projet conduit souvent à pas grand chose car tout est interprétable selon le sujet qui lit. C'est comme cela que nous avons vu des fondamentalistes s'approprier à leur façon les paroles du Prophète. Nous devons dire ce qu'il ne faut pas faire et autoriser tout le reste. Ca va assez vite de dire ce qu'il ne faut pas faire afin de ne pas nuir a autrui.
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