Les Desbassyns et les De Villèle. Une histoire réunionnaise
(EXTRAIT DE MON PROCHAIN LIVRE "OMBLINE" SUR MME DEBASSYNS ET LA SOCIETE REUNIONNAISE
En 1799, Mélanie Panon Desbassayns, belle et grave, épousa Joseph de Villèle. Le jeune homme, noble languedocien venu aux Mascareignes pour fuir les tourments révolutionnaires, incarnait la quintessence de l’ambition et de la volonté. Issu d'une vieille famille, Joseph avait échangé les tumultes de l'Europe pour la richesse d’une terre où il pouvait rêver d'influence et de grandeur. En entrant dans cette maison, il ne liait pas seulement son destin à Mélanie ; il fusionnait son ambition aux racines profondes des Desbassayns.
Les noces furent grandioses, marquées par le cliquetis des verres, les rires et les échanges d’allégeance entre élites coloniales. Ombline, dans sa robe sombre rehaussée de broderies fines, observa chaque invité, jaugeant l’impact de cette alliance. Elle savait que l’union de sa fille avec ce jeune de Villèle porterait son influence bien au-delà des rivages de Bourbon. Ce mariage, elle le voyait comme une chaîne de fer, robuste et inflexible, forgeant la destinée de ses terres et de ses descendants.
Mais l’alliance ne s’arrêta pas là. En 1803, Gertrude Panon Desbassayns, sœur cadette de Mélanie, scella de nouveau le pacte familial en prenant pour époux Jean-Baptiste de Villèle, frère de Joseph. Le destin se répétait dans une symétrie parfaite, consolidant les liens. Là où Joseph se battait pour affirmer son pouvoir en métropole, Jean-Baptiste restait fidèle aux intérêts de la terre réunionnaise, administrant les domaines avec la précision d’un horloger, veillant sur la prospérité de la famille.
Ainsi, les Desbassayns et les de Villèle formèrent une dynastie. Les salons s’emplirent de projets, les champs s’étendirent davantage, et les héritiers à venir grandirent dans l'ombre de ce pacte scellé. Ce mariage, loin d'être seulement une union de cœurs, fut une alliance de volontés et d'intérêts, un serment d'influence fait sous la bénédiction des cieux de l'océan Indien.
Et Ombline, la matriarche, veilla longtemps sur ce pacte, observant avec satisfaction la prospérité croissante de ses descendants, leur fortune rayonnant de l'île Bourbon jusqu’aux terres de France.
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