France-Allemagne : une comparaison qui questionne notre modèle économique
À l’heure où la dette publique française dépasse 3 000 milliards d’euros et où les prélèvements obligatoires battent des records, il devient essentiel de se demander si la solution réside vraiment dans l’augmentation des impôts… ou plutôt dans une réforme en profondeur de notre organisation publique.
Comparons quelques chiffres clés entre la France et l’Allemagne, deux grandes économies européennes :
• Population : 68,4 M (France) vs 83,9 M (Allemagne)
• Fonctionnaires : 6 M en France (22 % de la population active) contre 4,5 M en Allemagne (11 %)
• Communes : 34 935 en France, soit 3 fois plus qu’en Allemagne (environ 11 000)
• Salaire moyen brut annuel : 39 000 € en France contre 50 250 € en Allemagne
• Dette publique : 109,9 % du PIB en France contre 64 % en Allemagne
• Prélèvements obligatoires : 48 % du PIB en France, record de l’UE, contre 40,3 % en Allemagne
Malgré une pression fiscale bien plus forte, la France continue de creuser sa dette. L’explication ne réside pas dans un manque de recettes, mais dans une sur-administration coûteuse et peu réformée.
Le “millefeuille administratif” français — communes, intercommunalités, départements, régions, agences, comités, autorités — multiplie les doublons, ralentit les décisions et pèse lourdement sur le budget de l’État. Avec près de 35 000 communes, nous concentrons à nous seuls 40 % des communes de l’Union européenne.
Ajoutons à cela une inflation de comités consultatifs, parfois surnommés “comités Théodule”, et un empilement de normes, de strates et de structures souvent redondantes.
La solution ne viendra pas d’un impôt de plus, mais d’un courage politique pour rationaliser nos structures, réduire les dépenses de fonctionnement et réorienter l’action publique vers l’efficacité et la simplification.
L’exemple allemand montre qu’un pays plus peuplé, avec moins de fonctionnaires, moins de niveaux administratifs et une fiscalité plus modérée, peut dégager une meilleure performance économique… tout en préservant ses services publics.
La France n’a pas besoin de plus d’impôts, elle a besoin de réformes structurelles. Il est temps de sortir des tabous idéologiques et d’affronter la réalité : ce n’est pas en pressurant davantage les Français qu’on assurera un avenir viable à notre pays, mais en osant la réforme, en modernisant l’État, et en investissant là où cela produit vraiment de la valeur collective.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de me laisser un commentaire. J'écris pour penser. Vos avis me nourrissent. Ne soyez pas désobligeant c'est tout ce que je demande.