Le voile, le faux-semblant et la lumière : plaidoyer pour une foi sincère


Le voile, jadis symbole de pudeur et de spiritualité, est devenu aujourd’hui le drapeau d’une contestation insidieuse. Il n’est plus seulement tissu mais provocation, outil d’insolence pour braver les règles républicaines. En vérité, rien dans le Coran n’oblige une femme à porter le voile intégral. Les prescriptions coraniques sur la tenue sont relatives à la modestie, non à l’invisibilité. Le verset 31 de la sourate 24 (An-Nur) recommande aux croyantes de se couvrir la poitrine, non de s’effacer du monde.

Il ne s’agit pas, ici, de dénoncer un prétendu asservissement imposé par les hommes – je ne crois pas à cette soumission. Il s’agit plutôt d’un orgueil, oui, d’un orgueil féminisé, travesti en piété, un moyen d’affirmer une indépendance déguisée, parfois arrogante, à l’égard des lois françaises. Le prétexte de l’obéissance à Dieu devient alors masque et armure. Si le Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) était parmi nous, je le crois sincèrement : il serait en colère face à cette trahison de l’esprit. Lui qui incarnait la miséricorde, la mesure, la justesse, ne se reconnaîtrait pas dans ce carnaval païen que certains nomment « islam ».

Je regrette que l’Imam Hassan Iquioussen ait été expulsé. Peu ont réellement pris le temps d’écouter ses prêches. Il dénonçait sans relâche les dérives folkloriques, la religion-spectacle, les postures identitaires creuses. L’islam est une foi, pas un théâtre. Et pourtant, nous assistons aujourd’hui à des hommes qui, barbus et vêtus de djellabas, prient en public mais boivent en cachette, battent leurs femmes, les trompent sans honte, avant de poser leur front sur le tapis sacré. Ce n’est plus de la dévotion, c’est de la lingerie religieuse.

Je me souviens de cette scène tragiquement absurde, sur le Vieux-Port de Marseille : une femme, voilée intégralement, slalomait en trottinette entre les voitures à vive allure, son enfant de cinq ans agrippé à elle comme à une bouée. Ce voile qui flottait au vent, prêt à se prendre dans les roues, incarnait moins la foi qu’un déguisement dangereux. Cela aurait pu prêter à rire, si ce n’était si tragique.

Nous vivons une époque où nombre de musulmans ne sont que des silhouettes, sans culture religieuse véritable. Or l’islam est une religion splendide, subtile, exigeante. Il m’arrive souvent de lire le Coran, comme je lis la Torah ou les Évangiles. J’ai un profond respect pour le Prophète, ce guide spirituel, ce poète du désert, cet homme juste. Les versets que certains qualifient de violents ou d’antisémites doivent être lus dans leur contexte historique : celui d’un temps de guerre, d’opposition tribale, de survie. Comme dans la Bible, on y trouve des accents de colère, mais aussi de miséricorde, de paix, de beauté.

Je me souviens d’un hadith bouleversant : un jour, le Prophète vit passer un cortège funèbre. Il se leva. On lui dit : « C’est un mécréant, ô Messager de Dieu. » Il répondit : « N’était-ce pas une âme humaine ? » (Sahih al-Bukhari, 1312). Ce simple geste contient toute la grandeur de l’islam : le respect de la vie, même celle de l’autre, de l’étranger, du non-croyant.

Aucune religion ne méprise la vie. Aucune religion ne prescrit de tuer. Les crimes commis au nom de Dieu, que ce soit par des rois chrétiens, des imams fous de pouvoir, ou des extrémistes en Israël ou ailleurs, ne sont pas les fruits de la foi mais les œuvres des hommes. Dieu n’a pas commandé ces horreurs. Ceux qui tuent au nom de Dieu insultent Dieu.

Nous aurons de la chance si nous échappons au déluge que méritent nos temps. Chaque jour, l’humanité profane les paroles du Très-Haut. Car Dieu, pour moi, n’a qu’un visage : celui de l’Amour. Il parle toutes les langues, il s’adresse à tous les cœurs.

Je suis pour une condamnation ferme contre ceux qui usurpent le nom de Dieu à des fins politiques ou identitaires. C’est un péché majeur, celui de l’association (shirk), qui consiste à se mettre à la place de Dieu, à parler en son nom. Qui sont-ils pour oser cela ?

Nous voyons l’Église trembler sous le poids des scandales de pédophilie. Nous voyons Gaza, nous avons vu le 7 octobre. Tout cela ne fait qu’ajouter à l’indignation du ciel. C’est une insulte à ceux qui ont consacré leur vie à Dieu, avec sincérité. C’est un blasphème spirituel bien plus grave que n’importe quel dessin.

Je me souviens d’une phrase dans La Ligne verte de Stephen King. Le personnage principal, figure christique, découvre qu’un homme a attiré deux fillettes avec de la gentillesse pour mieux les tuer. Il pleure, accablé, et dit : « Il les a tuées avec l’amour. » Voilà ce que je ressens : Dieu trahi par ceux qui prétendent le servir.

Nous vivons une époque où Satan se glisse partout. Il est dans l’arrogance, la cupidité, l’ego, le pouvoir. Les anciens le savaient : l’humanité n’a survécu que par l’entraide. Les chasseurs-cueilleurs mettaient tout dans un même panier. Celui qui n’avait rien trouvé ce jour-là mangeait aussi. L’union faisait la force.

N’oublions pas l’étymologie du mot « diable » : du grec diaballein, qui signifie « diviser, jeter à travers ». Le contraire de symbole (symballein), qui signifie « rassembler, unir ». Le diable, c’est ce qui divise. Dieu, c’est ce qui relie.

Et quant aux francs-maçons qui se reconnaîtraient dans cette image. Si vous croyez qu'il suffit d'être initié dans une loge, de devenir maître, de devenir vénérable maître, de faire toute sa carrière en ayant jamais pris le temps de demander à son frère comment il va alors sachez que moi, je ne vous reconnais pas comme tel! Le travail en loge se fait d'abord à l'extérieur de la loge en ayant une conduite exemplaire et en respectant toutes les lois de la république. Il se passe exactement la même chose en franc-maçonnerie que dans ces religions. Beaucoup de frères salissent l'esprit de la franc-maçonnerie. Ceux-là sachez le, je les méprise!

L’orgueil, l’argent, le pouvoir : voilà les incarnations du diable moderne. Nous disons à nos enfants que réussir, c’est être riche. Non. Réussir, c’est être altruiste. C’est partager. C’est vérifier que son voisin ne manque de rien. C’est cela, la réussite humaine.

J’ai honte, parfois, pour l’humanité. Mais j’espère encore. Et si vous pensez comme moi, partagez ce texte. Racontez cette histoire à vos enfants. Qu’elle devienne la vôtre. Ne vous laissez pas séduire par le miroir aux alouettes. Il ne mène qu’à la ruine de l’âme.

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