Hier
un homme était retrouvé en France décapité.
L’homme qui a commis ce forfait serait un salafiste, un musulman extrémiste. Nous voyons les
horreurs de l’État islamique exportées sur notre territoire. N’importe qui peut comprendre que cet acte de
couper la tête un individu relève de la pure barbarie et de la folie. N’importe
qui peut comprendre qu’aucune religion ne peut prescrire de tels actes.
Pourtant nous voyons une véritable menace dans un certain nombre de pays
musulmans avec une radicalisation de l’islam. Un islam que l’on ne reconnaît
pas et qui prône la violence et la haine de l’autre. Comment en sommes-nous
arrivés là ? Ces hommes seraient-ils des monstres ? Seraient-ils né
mauvais ? A cette question nous
avons tous la réponse : bien sûr que non. Ces hommes ont été des bébés innocents
qui sont devenus petit à petit extrémistes.
Nous connaissons bien le phénomène des extrémismes à travers l’histoire.
Nous connaissons bien aussi les périodes de grande violence. Certains ont même
appelé ces périodes de grande violence des « révolutions ». C’est
étrange comme le mot révolution à une connotation positive dans l’imaginaire
des gens. Pourtant chacune de ces
révolutions s'est terminée par un bain de sang. . Je pense à la Révolution Française,
à celle de 1917 en Russie, à la révolution Culturelle en Chine. Ce qui est
nouveau cependant aujourd’hui c’est de
voir l’émergence de fondamentalismes religieux. Les révolutions que je cite précédemment étaient
plutôt des révolutions que je caractériserais du terme de « matérialiste ». On n’y
prônait plutôt la fin des
religions qui étaient assimilées au pouvoir existant.
Ce n’est pas par hasard qu’émerge aujourd’hui
une forme d’extrémisme religieux. Le monde matérialiste dans lequel nous vivons
à oublié le devoir des hommes en dehors de toutes croyances religieuses à être
solidaires et fraternels les uns avec les autres. L’ultralibéralisme et ce monde de la finance sont
très largement responsables de l’émergence de ces mouvements extrémistes
religieux. Ils sont responsables à
plusieurs titres. D’abord parce qu’ils les ont financés afin d’agiter un
épouvantail antireligieux. L’idée étant de montrer que toute idée
religieuse mène au fanatisme. Bien
évidemment ce monde de la haute finance n’à aucune envie que l’on parle de
fraternité et de solidarité. Son rêve secret et de revenir à une époque où se
côtoyaient sur la terre deux groupes d’individus : les élus et les damnés
de la terre. Les élus étant des dieux et les damnés de la terre étant des
esclaves. N’oublions jamais que le
capitalisme est né et a prospéré grâce à l’esclavage. La plupart de nos pays
riches tiennent leur richesse et leur développement de cette période obscure de
l’humanité. Bien sûr nous avions toujours des bonnes raisons d’envahir les pays
que l’on considérait comme non civilisés afin de les piller au nom de la
civilisation. Comme vous pouvez le
constater on commet toujours des crimes pour soi-disant un plus grand bien. Bien évidemment ce sont des foutaises.
L’arrivée du christianisme, et quand je parle de christianisme je devrais
plutôt parler de l’enseignement du Christ, a gêné terriblement les
marchands. C’est sûr que ce type fils de
charpentier qui a proclamé que tous les hommes étaient frères a jeté un pavé
dans la mare de tout ce petit monde de pseudo aristocrates qui n’étaient en
fait que des privilégiés souvent héritiers des fortunes volées par leurs
parents et grands-parents. Je souhaite bien évidemment distinguer
l’enseignement du christianisme et l’Eglise.
L’enseignement du christ se fait par la lecture des Évangiles. Nous n’avons pas besoin de porte-parole ni
de représentants de cet homme qui était avant tout un homme. Je n’ai jamais cru que cet homme était le
fils de Dieu. J’ai toujours pensé que
cet homme était un sage est un philosophe.
Seule la philosophie permet de comprendre que nous sommes tous frères et
sœurs d’un destin commun. Seule la
philosophie permet de comprendre ce qu’est l’injustice, le mensonge, la mauvaiseté.
Lorsque Nietzsche à la fin du XIXe siècle
déclare « Dieu est mort » il ne peut en
aucun cas faire l’apologie du mal. Il s’attaque avant tout aux dogmes religieux
et aux croyances inutiles qui empêchent l’homme d’être heureux ici-bas. Nietzsche a très bien compris que si vous
donnez à manger correctement à tout le monde. Si vous donnez aux gens plus de
loisirs et les libérez un peu du travail,
alors ces gens oublieront le ciel pour vivre pleinement leur vie
ici-bas. Quand la vie ici-bas devient si
difficile et si pénible que mourir semble une délivrance alors vous comprenez
la genèse de l’extrémisme religieux.
Nietzsche appelait « nihilistes » ceux qui se privaient de vivre ici-bas
pour espérer un au-delà meilleur. Nietzsche combattait la religion quand elle
interdisait les plaisirs du corps et de l’esprit. Les plaisirs du corps et de
l’esprit en effet empêchent d’espérer la mort bien au contraire ils la rendent
redoutable.
Avec l’émergence de la mondialisation et la
fracture inégalitaire dans le monde il était normal d’observer l’émergence d’un
extrémisme religieux. Même si le monde aujourd’hui dans sa globalité et moins
pauvre qu’hier les inégalités ne font qu’augmenter. La dégradation de plus en plus sensible du
climat ne peut qu’aggraver la situation. Le monde occidental a contribué à détruire
cette planète se fichant pas mal des autres. Encore une fois ce monde
occidental à pillé, volé, violé
les pays les plus vulnérables sans jamais avoir à répondre de ses actes
ignobles. Voici la dette que nous payons aujourd’hui. Je ne parle pas de la
dette que nous avons vis-à-vis de ces salopards de créanciers mais bien de la
dette morale que nous avons vis-à-vis du monde et des plus pauvres.
Moi qui suis gérontologue, je ressens cette
fracture inégalitaire aussi en France. Je vois combien la vulnérabilité est
aujourd’hui considérée comme un poids et non pas comme handicap. Nous souffrons dans notre société d’un manque
pathologique de solidarité.
Si
nous ne sommes pas capables dans les 10 ans à venir de changer de paradigme et
de revenir vers un monde plus solidaire alors l’espèce humaine disparaîtra
rapidement. Tous les anthropologues le savent.
La vie ne peut survenir que grâce à la solidarité. L’espèce humaine n’a
pu survivre que grâce à la solidarité. Nous savons aujourd’hui que dans les tribus
des hommes préhistoriques, dans ces tribus de chasseurs et de cueilleurs, celui
qui revenait bredouille avait le droit de venir à table avec les autres. Un
partage se faisait équitablement. Ces hommes au coefficient intellectuel faible
en comparaison avec le nôtre aujourd’hui avaient compris qu’il fallait se
montrer solidaire car le chanceux d’un jour pouvait être le malchanceux d’un
autre jour. C’est par la mutualisation que nous arrivons à nous en sortir.
Lorsque je vois l’émergence de ces groupes de
transhumanistes conduits par l’idéalisme
égoïste de Google je me demande si finalement ils ne me font pas plus peur que
les extrémistes religieux de l’État islamique.
En effet ces hommes et ces femmes rêvent d’immortalité. Ils rêvent d’infini dans un monde qui est
fini. Ils pensent peut-être qu’ils vont
pouvoir se débarrasser de tous les pauvres de la terre afin de pouvoir vivre
une petite poignée sur une sorte de paradis retrouvé. Si vous laissez une petite poignée de ces
individus là ensemble, ils se tueront jusqu’au dernier. Je compare ce phénomène un autre phénomène
que je connais bien qui est celui d’oncogenèse.
L ‘Oncogenèse
est le phénomène de cancérisation d’une cellule. Pourquoi une cellule
décide-t-elle un moment donné de se montrer non solidaire avec le reste de la
communauté ? Comment et pourquoi décide-t-elle d’échapper au système
immunitaire et de ne plus répondre à la règle générale ? Toujours est-il
que ces cellules sont condamnées. Elles
rêvent d’immortalité dans un corps qui lui est mortel. Elles finiront par se tuer en tuant leur
environnement. Même si je ne suis pas
fan de comparer la biologie à la sociologie il n’empêche que la vie et la
biologie est un exemple même de solidarité pour ne pas parler de synergie.
Le monde capitaliste ultralibéral est un
cancer. Il mène à la destruction de
notre environnement. Et à la destruction du sentiment de fraternité
indispensable à la prospérité de notre espèce.
Je terminerai en dissociant le religieux de la
spiritualité. Malraux disait que le XXIe siècle serait spirituel ou pas. Je suis intimement persuadé que nous pouvons
nous passer de religion pour être heureux ici-bas mais qu’en aucun cas nous ne pouvons nous passer de spiritualité. La
spiritualité, comme le rappelle souvent André Comte-Sponville, c’est la vie de l’esprit. L’ultralibéralisme fait tout pour étouffer
cette vie de l’esprit en la remplaçant par le divertissement. Je définirais ma spiritualité par l’amour que
j’ai à vivre ici-bas avec mes frères et sœurs humains. Je me réjouis d’être mortel et je souhaite
mourir avant mes enfants. Je souhaite
profiter au maximum de cette vie et passer le flambeau aux générations à venir
sans avoir à rougir de l’héritage que je leur ai transmis. Je suis pourtant très inquiet pour les années
à venir car je vois émerger deux monstres.
L’ultra religieux et l’ultralibéralisme.
Je me souviens combien d’intellectuels à la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle ont eu peur de voir l’arrivée de deux monstres : le
capitalisme et le collectivisme. Nous avons
connu deux guerres au XXe siècle terriblement mortelles. Je suis terriblement triste de voir que nous
n’avons tiré aucun enseignement du passé.
Nous n’avons tiré aucun enseignement de la crise de 1929. Nos hommes politiques sont tous vendus à la
haute finance ou sont impuissants.
Personne ne peut prédire l’histoire mais j’ai
l’intuition que nous sommes à l’aube d’un grand changement. J’espère que grâce
à la technique, des ingénieurs arriveront à provoquer des 11 septembre sans mort, en court-circuitant les disques durs de
Goldman Sachs et en redistribuant les richesses aux nations les plus
pauvres. J’aimerais voir la panique sur
le visage de ses banquiers cyniques.
Nous arrivons à la fin de l’économie telle que nous l’avons connue. Nous
devons réinventer la monnaie et réinventer l’économie et les échanges. Soit les occidentaux arrivent à devenir
raisonnables en taxant les flux financiers et en aidant les pays les plus
pauvres à sortir de la misère soit l’Occident périra sous les flammes.
Nous arrivons vers cette période que les Grecs
appellent « apocalypse » (révéler ce qui est secret ou caché).
Cette période viendra par la Grèce en sortant de l’euro et en provoquant une énorme crise
financière mondiale qui obligera les hommes politiques à enfin devenir responsables
ou à périr la tête au bout d’un pic.
Un hommage à mon Maître Cornelius Castoriadis qui m'a donné la direction quand j'étais étudiant dans les années 80 à Paris. J'aimais parler avec lui et rire. Il me manque et il nous manque.
Un hommage à mon Maître Cornelius Castoriadis qui m'a donné la direction quand j'étais étudiant dans les années 80 à Paris. J'aimais parler avec lui et rire. Il me manque et il nous manque.
Message de Marie-Helene K :
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec vous sur les financiers. Ceci dit cette guerre contre la finance se passe sur une autre dimension que celle contre le terrorisme islamiste bien que ces deux fleaux soient lies, comme tout d'ailleurs. Il y a certainement des guerres secretes dont nous ne sommes pas *encore* au courant et qui influes sur les decisions de nos politiques (blackmailing economique, politique et personnel). Il y a des contre-feu intelligemment mis en place pour absorber les esprits rebellions et amortir leurs agressions. Aujourd'hui tout le monde sent que nous sommes en guerre. Comme le disait Valls ce matin sur Europe 1 "nous sommes dans une guerre de civilisation (s?)" et d'immediatement lancer l'habituel "pas d'amalgame" ;-). Ma naivete, ou bien le fait que je ne vive pas en France, m'incite a croire en notre gouvernement Francais, de gauche ou de droite d'ailleurs...