dimanche 1 décembre 2024

 

Egdard Morin, à presque 103 ans, il reste un phare de l'humanisme à la française

Mon parcours a été profondément influencé par la rencontre avec des figures intellectuelles majeures, parmi lesquelles Edgar Morin occupe une place spéciale. C’est dans les années 80, à Paris, lors de conférences organisées par la gauche de l’époque, que j’ai eu la chance de le rencontrer. À cette époque, je fréquentais l’Université de Nanterre, et c’est au sein de ce bouillonnement intellectuel que j’ai eu l’occasion de croiser des penseurs comme Cornelius Castoriadis, un ami proche de Morin, et Marcel Lefort. Ces rencontres ont façonné ma vision du monde et mon engagement politique.

Cornelius Castoriadis, qui est devenu pour moi un véritable mentor, partageait avec Morin une profonde sagesse et une humanité sincère. Leur proximité intellectuelle et personnelle m’a souvent rendu difficile la tâche de les différencier, tant ils étaient semblables dans leur sympathie et leur capacité à comprendre et à expliquer la complexité du monde. Leur influence combinée a été déterminante dans mon développement intellectuel et humain.

Ce qui m’a toujours fasciné chez Edgar Morin, c’est sa capacité à embrasser la complexité du monde avec une humanité profonde. Je me souviens particulièrement de son concept des maisons de solidarité, une idée novatrice qui proposait de créer des lieux où les citoyens pourraient se retrouver, échanger et s’entraider. Ces maisons seraient des espaces de cohésion sociale, promouvant une solidarité active et concrète, loin des discours abstraits. Pour moi, cette vision résonnait avec mes propres expériences et aspirations, dans une époque où le tissu social semblait se déliter sous l’effet des mutations économiques et politiques.

Mon lien avec Morin va au-delà de ces idées partagées. Nous avons en commun nos origines marannes, une identité qui a sans doute influencé nos perspectives et notre sensibilité à la complexité des identités et des cultures. Cette connexion personnelle a renforcé mon admiration pour son œuvre et son engagement.

J’ai découvert Edgar Morin à travers l’un de ses premiers livres de sociologie, “La Commune de Plozévet”. Ce livre, une étude approfondie de la transformation d’un petit village breton, m’a marqué par sa manière de dévoiler les bouleversements sociaux et économiques qui ébranlaient la communauté. Morin y décrit comment la diminution du nombre de marins-pêcheurs, due notamment à la hausse du coût du carburant et à la baisse de la rentabilité du métier, provoquait une perte de repères chez les habitants. Cette analyse, si pertinente à l’époque, reste d’une actualité brûlante, montrant comment les changements économiques peuvent déstabiliser des structures sociales profondément enracinées.

Aujourd’hui, alors que le paysage politique français est marqué par la montée du Rassemblement National, je trouve plus que jamais pertinente la pensée d’Edgar Morin. Son appel à la raison et à la solidarité s’oppose fermement aux discours de division et de haine. Morin nous rappelle que face aux défis contemporains, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux, la réponse ne peut être que collective et humaniste. Ses prises de position courageuses contre les simplifications populistes et pour une compréhension nuancée des enjeux sociétaux doivent être entendues et soutenues.

En tant que gérontologue, je suis particulièrement admiratif de voir cet homme qui aura 103 ans le 8 juillet prochain, conserver une capacité cognitive extraordinaire, une simplicité touchante et un amour authentique dans le regard. Edgar Morin est pour moi un modèle exceptionnel de sagesse et de longévité intellectuelle. Son exemple m’inspire non seulement professionnellement, mais aussi personnellement.

En rendant hommage à Edgar Morin, je veux célébrer non seulement un intellectuel brillant mais aussi un homme d’une grande humanité. Son œuvre continue de nous inspirer, nous poussant à penser plus loin, à comprendre plus profondément et à agir avec compassion et responsabilité. Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, il reste une source inestimable de sagesse et de courage intellectuel, un phare dans un monde souvent troublé.

Didier Buffet


 

Le Ker Monge : Le mariage de la Bourgogne et de la Réunion.

J’ai eu l’idée de créer en 2018 un nouveau produit typiquement réunionnais : "la crème de goyavier".

Le goyavier, fruit emblématique de l'Île de La Réunion 🇷🇪, est pourtant souvent considéré à tort comme une peste végétale. Originaire du Brésil 🇧🇷 et introduit sur l’île au début du XIXe siècle, ce fruit sucré et acidulé fait partie du patrimoine gustatif réunionnais. Nombreux sont ceux qui se souviennent de promenades dans les hauteurs de l’île, à cueillir ces petits fruits rouges.

C’est en pensant à ces moments que j’ai décidé de lancer une crème de goyavier, à l’image de la célèbre crème de cassis de Bourgogne.

Pour développer la recette, j’ai demandé à la Ferme FruiRouge de Concœur, Nuits-Saint-Georges de m'élaborer la meilleure recette en s'inspirant de leur merveilleux travail sur la crème de Cassis.

La marque "Crème de Goyavier" est désormais déposée et je vise une Indication Géographique Protégée (IGP) à terme pour garantir une fabrication locale à la Plaine-des-Palmistes. L'objectif est de créer de nouveaux débouchés pour les agriculteurs réunionnais et de soutenir l’association Nout’ Goyavier.

🔎 En parallèle, un personnage historique inspire ce projet : Gaspard Monge, né à Beaune 🇫🇷, ministre de la Marine en 1793, qui a renommé l'île Bourbon en Île-de-La-Réunion, en hommage à la Réunion des fédérations le 14 juillet 1790.

En tant que président de l’association Alig’Oté (www.aligote.fr), j'ai imaginé un cocktail réunissant le goyavier et un cépage bourguignon : l’aligoté. Ce choix ne doit rien au hasard : le mot « Oté » évoque la Réunion. 🥂 Connaissant le Kir, popularisé par le chanoine maire de Dijon, j’ai choisi le nom « Ker Monge » pour cette nouvelle boisson. « Ker » signifie « cœur » en breton, une belle façon de symboliser ce mariage des saveurs. ❤️

Dès que nous aurons les premiers prototypes, je serai heureux de vous les faire déguster et de réfléchir ensemble à la production de ce produit sur l’île.

Si le projet vous intéresse n'hésitez pas à m'écrire sur Linkedin.

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Île de la Réunion : La clinique de Saint-Benoît : un regard nuancé.

Dans les années 1960, La Réunion était confrontée à une situation socio-économique désastreuse : une population en forte croissance, un taux de natalité élevé, une pauvreté généralisée et un manque criant de soins de santé. C’est dans ce contexte que se trouve l’histoire de la clinique de Saint-Benoît, dirigée par le docteur Moreau, et les controverses liées aux stérilisations forcées de milliers de femmes réunionnaises.

Plutôt que de se limiter à une vision binaire où les victimes seraient d’un côté et les oppresseurs de l’autre, une approche de confluence, concept que j’ai développé, permet de saisir la complexité de cette affaire. Cela implique d’examiner l’ensemble des motivations, des actions, et des conséquences, en évitant les jugements simplistes ou anachroniques.

Contexte démographique et sanitaire

Dans les années 1960, la situation des femmes à La Réunion était particulièrement difficile. En moyenne, une femme réunionnaise avait 6 à 7 enfants, ce qui, dans un contexte de pauvreté et d’analphabétisme élevé, représentait une pression sociale et économique énorme

En l’absence de moyens de contraception accessibles et de droits reproductifs clairement définis, les femmes étaient souvent confrontées à des grossesses répétées et non désirées.

Pour beaucoup d’entre elles, la réalité était sombre : les avortements clandestins étaient fréquents et se déroulaient dans des conditions dangereuses. Ces interventions illégales et non médicalisées entraînaient de nombreuses complications, notamment des hémorragies ou des infections, qui causaient des décès fréquents parmi les femmes.

Face à cette situation, la stérilisation a pu apparaître comme une solution "moins pire", même si elle était souvent imposée de manière coercitive et sans leur consentement éclairé.

La stérilisation forcée : une mesure controversée

À la clinique de Saint-Benoît, le docteur Moreau a pratiqué des stérilisations sur des milliers de femmes. Si ces interventions étaient souvent effectuées de manière coercitive et sans véritable consentement, elles répondaient aussi à une logique de santé publique. Dans un contexte où les avortements illégaux mettaient la vie des femmes en danger, la stérilisation pouvait apparaître comme une alternative plus sûre pour éviter de nouvelles grossesses non désirées.

Cependant, cette approche soulève des questions éthiques profondes. La majorité des femmes concernées étaient analphabètes et ne parlaient que le créole, ce qui rendait la notion de consentement éclairé difficile à appliquer. Il est évident que ces femmes n’étaient pas en mesure de comprendre pleinement les conséquences des interventions qu'elles subissaient. Pourtant, il est important de reconnaître que ces pratiques étaient en partie influencées par un contexte de surpopulation perçue, où les autorités pensaient agir pour le bien de la communauté et de ces femmes.

Le rôle de Michel Debré : progrès et dérives

Michel Debré, député de La Réunion de 1963 à 1988, a joué un rôle clé dans les politiques de l'île à cette époque. Bien que ses actions soient souvent critiquées, notamment pour leur caractère autoritaire et colonial, il a aussi mis en œuvre des réformes importantes qui ont bénéficié à la population. Debré a notamment œuvré pour améliorer l’accès à l’éducation, renforcer les infrastructures sanitaires, et lutter contre la malnutrition infantile, fléau qui frappait durement les enfants réunionnais.

Cependant, sa politique de contrôle des naissances, soutenue par des campagnes de stérilisation forcée, reste l’un des aspects les plus controversés de son mandat. Si ces pratiques étaient motivées par une volonté de réguler la croissance démographique, elles ont ignoré les droits des femmes à disposer de leur propre corps, ce qui en fait une atteinte grave aux droits humains.

Françoise Vergès : une lecture critique

L’historienne et politologue Françoise Vergès, fille de Paul Vergès, leader du Parti Communiste Réunionnais, a joué un rôle central dans la redécouverte de cette affaire à travers ses travaux. Dans son ouvrage Le ventre des femmes (2017), elle explore la manière dont le corps des femmes réunionnaises a été instrumentalisé pour servir des politiques de gestion démographique. Pour elle, ces pratiques s’inscrivent dans une logique de domination coloniale, où l’État français a imposé des mesures répressives sur une population jugée "trop fertile".

Le piège du présentisme : éviter l'anachronisme moral

Lorsque nous jugeons les événements de cette époque, il est crucial de se montrer humble et de reconnaître le piège du présentisme. Ce terme désigne l’erreur méthodologique qui consiste à appliquer les valeurs morales et culturelles d’aujourd’hui à des faits historiques. Juger les actions du passé sans tenir compte de leur contexte est une approche réductrice et condamnée par tous les historiens.

Les politiques de stérilisation menées à La Réunion doivent être replacées dans un cadre où les moyens de contraception étaient quasi inexistants, où les femmes n’avaient pas le droit de disposer librement de leur corps, et où les avortements clandestins causaient des morts. Si ces pratiques nous paraissent aujourd’hui inacceptables, il est malhonnête d’ignorer le fait qu’elles répondaient à une réalité sociale et sanitaire très différente.

une approche équilibrée

L’histoire de la clinique de Saint-Benoît est complexe, et la notion de confluence nous invite à dépasser les jugements simplistes. En reconnaissant à la fois les motivations des autorités médicales et les souffrances des femmes, nous évitons de sombrer dans une vision purement manichéenne. Le docteur Moreau et les responsables politiques comme Michel Debré ont cherché à résoudre des problèmes réels, même si les méthodes employées étaient profondément problématiques du point de vue des droits humains.

La confluence exige que nous embrassions la complexité des événements historiques, en tenant compte des défis de l’époque et en reconnaissant les progrès accomplis, tout en soulignant les abus commis. C’est seulement à travers cette approche que nous pouvons tirer des leçons de l’histoire, sans tomber dans le piège du présentisme ou de l’anachronisme moral.


Sources :

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Définition de la Confluence

La Confluence, concept philosophique développé par Didier Buffet, consiste à dépasser la notion d'influence, souvent réductrice et clivante, pour embrasser la complexité d'une situation. Elle cherche à réunir à la fois la thèse et l'antithèse d'une réalité complexe, en s'éloignant des discours unilatéraux qui ne présentent qu'un seul aspect d'un problème. La confluence permet de comprendre une situation dans toute sa richesse, en intégrant des perspectives opposées et complémentaires.

 

La fragilité humaine : une réflexion philosophique et sociale. Entretien entre Didier Buffet et Pierre Guénancia

Un dialogue entre le soin et la philosophie

Dans le cadre majestueux de la bibliothèque universitaire de Dijon, le gérontologue et philosophe du soin Didier Buffet s'entretient avec Pierre Guénancia, professeur émérite de l'Université de Bourgogne, spécialiste de la philosophie moderne et expert reconnu de Descartes et Pascal. Leur dialogue approfondi explore la notion de fragilité sous ses multiples aspects : physique, sociale, existentielle et éthique.

La fragilité comme expérience personnelle et universelle

L'entretien s'ouvre sur une expérience personnelle de Pierre Guénancia qui donne immédiatement le ton de la discussion : "J'ai eu mon cousin germain qui s'appelait Jean, trisomique [...] j'ai pu voir de très près à la fois ce que c'est que la fragilité, mais aussi ce que c'est que l'affection, le côté très chaleureux." Cette expérience illustre la dualité intrinsèque de la fragilité, qui n'est pas qu'une faiblesse mais peut aussi être source de liens humains profonds.

Le philosophe souligne que la fragilité contemporaine se manifeste particulièrement dans la dimension sociale : "Aujourd'hui, je crois que c'est quelque chose qui est assez apparent et qui relève justement de cette notion plutôt que de la notion d'inégalité, de lutte des classes." Il évoque la situation des personnes qui ne sont pas reconnues comme des "agents sociaux à part entière", comme si c'étaient "des vies pour rien", créant une forme de "mort sociale" particulièrement préoccupante.

La fragilité dans le contexte médical et social contemporain

Didier Buffet apporte son expertise de gérontologue pour éclairer les défis contemporains : "On a créé en France cette notion de répartition qui fait qu'on accepte que les personnes qui sont bien portantes puissent être solidaires des gens moins bien portants parce qu'un jour ou l'autre, ça tourne et celui qui est bien portant, demain, devient fragile."

Il illustre son propos par une expérience marquante : "J'ai le souvenir d'avoir rencontré un chef d'entreprise alors que je faisais une immersion dans un service de cancérologie. Et ce chef d'entreprise, très puissant, apprenait son cancer. Et j'avais devant moi non plus le chef d'entreprise, j'avais l'homme dans toute sa fragilité."

La dialectique de la force et de la fragilité

Pierre Guénancia développe une réflexion nuancée sur le rapport entre force et fragilité : "La vie est en elle-même une fragilité, mais elle est aussi une force. Et donc, je crois que les deux notions ne peuvent pas être séparées, la fragilité de la force." Il met en garde contre une vision misérabiliste : "La fragilité aujourd'hui me paraît une notion effectivement intéressante et essentielle, mais à condition de ne pas en faire une misère."

Il insiste sur l'importance de considérer la fragilité comme une relation plutôt qu'un état absolu : "La fragilité, c'est une relation. C'est toujours une relation. On est fragile par rapport à. Donc cette fragilité doit être mise en relation avec quelque chose qui est de l'ordre de la puissance, étant entendu que puissance et fragilité sont les deux bouts d'un même arc."

Les défis du système de santé face à la fragilité

L'entretien aborde les enjeux pratiques de la prise en charge de la fragilité dans notre système de santé. Didier Buffet évoque la complexification des situations : "Avant, ce qu'on appelait les vieux, ils mouraient de crise cardiaque, mais on ne passait pas par la phase de maladie neurocognitive. La phase de maladie neurocognitive, ça demande des prises en charge particulières."

Il souligne aussi l'évolution des pathologies : "Il y a 20 ans [...] la moyenne de maladies chroniques par patient de plus de 80 ans en long séjour était de 5 à 9 maladies chroniques par patient. [...] Aujourd'hui malgré les progrès faits avec la science la barrière des 80 ans reste entière et la plupart des résidents en Ehpad sont atteints de lourdes pertes d'autonomie. Ce n'était pas le cas des maisons de retraite d'autrefois.

Perspectives philosophiques sur la fragilité

L'entretien explore plusieurs perspectives philosophiques majeures. Sur Lévinas, Guénancia explique : "Il y a dans sa philosophie presque une apologie de la faiblesse au sens où le moi, pour lui, est toujours assujetti à l'autre. [...] C'est cette faiblesse qui le constitue comme moi, ou comme soi, et non pas la conscience de son indépendance."

La pensée de Pascal est également centrale : "Toute la philosophie de Pascal repose sur l'idée de la faiblesse humaine. Il appelle ça la misère plus que la faiblesse. [...] De cette misère, au fond, on ne peut pas être soigné. [...] C'est quelque chose qui tient à notre condition humaine et qui est lié à la finitude."

La solidarité comme réponse collective

Le modèle français de solidarité est mis en avant comme une réponse collective à la fragilité. Pierre Guénancia souligne la spécificité française : "C'est un pays qui est beaucoup plus juste. [...] Je ne suis pas sûr qu'on puisse être soigné aussi bien dans d'autres pays qu'on l'est en France."

Il rend hommage au personnel soignant : "Moi, je salue vraiment avec beaucoup, beaucoup d'humilité et de déférence le personnel médical au sens très, très large du terme. [...] Ils apportent aux gens en situation de fragilité une aide, un soutien qui est évidemment lié à leur métier, mais qui est aussi lié à leur humanité."

Les enjeux futurs de la prise en charge de la fragilité

L'entretien se conclut sur les défis à venir. Didier Buffet plaide pour une approche globale :

"Il faut aujourd'hui réfléchir sur comment prendre en charge la fragilité dans sa globalité [...] développer des nouvelles formes d'économie." Didier Buffet propose la création d'un métier d'ingénieurs de la fragilité car le soin est une ingénierie et il convient de revaloriser cette profession qui aujourd'hui connait une véritable crise des vocations. Nous devons épauler les "aidants" en les rendant à leur rôle d'"aimants" et laisser l'aide et le soin à des professionnels à domicile jusqu'à ce que le patient aidé ne puisse plus être pris en charge à domicile.

Il souligne l'importance d'une approche pluridisciplinaire : "Les philosophes doivent travailler avec les ministères, avec les médecins et il ne faut pas se dissocier."

Il faut que chacun cotise pour un pot commun de prise en charge d'une éventuelle dépendance comme nous cotisons pour notre retraite. Nous financeront une loi Grand Âge qu'en faisant comme cela. Oui les jeunes paieront pour les vieux tout comme les vieux ont payé pour leurs enfants pour leur donner une situation.

Conclusion

Cette conversation riche entre un gérontologue et un philosophe met en lumière la complexité de la notion de fragilité dans notre société contemporaine. Elle apparaît non pas comme une simple faiblesse à combattre, mais comme une dimension constitutive de notre humanité, appelant une réponse collective fondée sur la solidarité et la reconnaissance mutuelle. Face aux défis croissants du vieillissement de la population et de l'évolution des pathologies, il devient crucial de repenser notre rapport à la fragilité, en l'intégrant dans une vision plus large de ce qui fait notre humanité commune.

La fragilité, loin d'être uniquement une vulnérabilité à protéger ou un déficit à compenser, se révèle comme un aspect fondamental de la condition humaine, nous invitant à repenser nos modes d'organisation sociale et nos systèmes de soin. C'est dans la reconnaissance et l'acceptation de cette fragilité partagée que peuvent émerger de nouvelles formes de solidarité et d'humanité.




  Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de vous annoncer la création d'un nouveau terme qui, je l'espère, marquera un tour...